Un point sur le phénomène explosif de la FinTech en France

La Fintech en Europe était principalement dominée par l’Angleterre et l’Allemagne, mais depuis quelques mois la France rattrape son retard. Sur 2019 seulement, le montant total des levées de fond sur l’hexagone atteint 625 millions d’euros, selon le nouvel Observatoire de la Fintech. 

D’ici un an ou deux, il est prédit que les premières pépites du secteur pourraient même faire leur entrée en Bourse !

En 10 ans d’activité, le marché de la Fintech compte maintenant plus de 500 startups. Comme bon nombre de ses petits camarades présents sur les autres écosystèmes de l’Innovation, la Fintech a également son représentant en métropole avec France Fintech

Le secteur est foisonnant et beaucoup d’initiatives sont prises au niveau du gouvernement – on ressent l’énergie du secteur français.

“On déplore le fait de ne pas avoir une licorne fintech française”, indique Karine Coutinho (directrice marketing de Lemonway). Avec les réglementations de la banque de France et par exemple le fait que les solutions de paiement ne soient pas exportable dans toute l’Europe car soumises au droit français – l’ascension de certaines startups est challengée.

Pour mieux comprendre l’écosystème, il faut distinguer plusieurs sous catégories :

  • « crowdfunding » ou financement participatif comme Kiss Kiss Bank Bank 
  • « crowdlending » ou le prêt de particuliers à particuliers comme Bolden
  • financement & crédit comme Redfox Finance
  • monnaies virtuelles dont la plus connue est le système de Bitcoins
  • paiement en ligne comme Lemon Way
  • « digital banking » qui viennent modifier le secteur bancaire comme Prismea (le challenger de Qonto)
  • investissement financier personnel, comme Nalo

Certaines startups française (7 au total) font figure de porte-étendard grâce à leur intégration au classement Next40 ! Mettons un peu de côté le montant des fonds levés pour appuyer le fait qu’elles ont créé plus de 1.000 emplois depuis 2017. La Fintech est également un acteur de poids sur le marché de l’emploi en France.

Les Paytech, c’est-à-dire les plates-formes spécialisées dans les solutions de paiement (Payfit, Lunchr pardon maintenant Swile ou encore LemonWay), constituent encore le plus grand vivier entrepreneurial avec plus de 20% des startups du secteur.

Lemon Way –

Le concept ?

Lemon Way est une solution de paiement dédiée aux places de marché, plateformes de financement participatif, ainsi qu’aux grands groupes nécessitant des services de paiement et de collecte de fonds pour le compte de tiers dans un cadre sécurisé et réglementé (KYC, lutte anti-fraude).

Les « tech for Fin » et les néo-banques adressant des marchés spécifiques affichent une croissance soutenue. Quelques exemples…

Prismea

Se basant sur le système des néobanques mais à destination des professionnels, Prismea propose une offre intuitive pour les freelances, artisans, TPE et PME, qui associe leur compte bancaire, prévisionnel de trésorerie et autres services financiers.

Nalo – 

Prenant le contre-pied des services de conseil financier aux pratiques archaïques, chères et opaques, Nalo propose depuis 2017 une solution d’investissement innovante.

Le concept ?

Mixez une technologie de pointe, la recherche académique financière, les sciences comportementales pour rendre accessible à tous un conseil financier de grande qualité, accessible, simple et ultra-personnalisé.

Et concrètement, ça peut donner quoi en rendement ?

Nous avons interrogé Guillaume Piard – CEO de Nalo – qui nous confirme que la société affiche plus de 30% de croissance mensuelle en nouveaux clients depuis 14 mois.

En 2019 les portefeuilles des utilisateurs ont rendu entre 6% et 30% selon les profils (et oui, avec Nalo, on investit selon son appétence au risque !).

Les challenges pour 2020 ?

L’écosystème progresse de façon très prometteuse depuis 2019, surtout avec les grosses levées des derniers mois (Lydia…) et favorisent la communication positive du secteur. On continue de voir fleurir un tas de nouvelles idées sur des secteurs très variés. Il suffit de voir la croissance des membre chez France Fintech avec en exemple le panorama documenté de BlackFin.

Mais c’est un secteur qui continue à être particulièrement difficile pour les entrepreneurs : manque de concurrence, réglementation lourde, financement frileux par rapport au besoin et au développement à l’international…

“Je pense qu’on peut s’attendre à une augmentation des levées. Nous sommes encore au début du sujet…”, Guillaume Piard (CEO de Nalo)

Cette année, une deuxième phase devrait se profiler pour le paysage Fintech. Désormais, certains services seront bien plus que des simples alternatives aux modèles traditionnels. Certaines startups sont en phase de devenir des offres grand public, connues de toutes et tous. Les acteurs des nouvelles technologies financières ont pris en maturité et vont se développer pleinement cette année.

Beaucoup de discussions avec les régulateurs de la Banque de France sont également attendues pour permettre une flexibilité sur le marché européen d’après Lemonway. Cela permettra notamment une facilité sur les intentions d’internationalisation des produits et services sur le secteur.

Une agglomération du système est en cours : les institutions traditionnelles se tournent de plus en plus vers la fintech. Par exemple, certaines réglementations (DSP2) ouvrent des API avec ces grandes institutions pour permettre une accessibilité à leurs usagers.

En effet, depuis quelques temps, les RTS (Regulatory Technical Standards) imposent aux banques d’ouvrir leurs API pour offrir des services innovants aux utilisateurs et donc de permettre aux Fintech d’exister et d’évoluer, ex l’application Bankin.

En résumé, le focus pour 2020 serait de grossir les encours sous gestion, le plus efficacement possible et de continuer à pousser pour plus de concurrence dans le secteur qui en manque cruellement face aux acteurs traditionnels.

La cybersécurité devrait aussi avoir une place de choix dans les top préoccupations cette année. Selon un rapport de FireEye de novembre dernier, alors que les tentatives malveillantes augmenteront et que la sécurité du web ne sera pas encore très efficace, 2020 sera une année chargée. Que la Fintech en France soit prête à relever le défi ! 

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