La finance a toujours été aux avant-postes dans l’automatisation des tâches. Elle a souvent été l’exemple à suivre, incitant les autres départements à investir eux aussi dans leur transformation.
Aujourd’hui, ces changements poussent à faire évoluer le rôle du DAF vers un poste plus stratégique, de véritable “business partner”.
Leur cheval de bataille ? Le développement de l’entreprise, qui passe par l’amélioration du pilotage de sa performance et la maîtrise des risques croissants de conformité et de fraude. Tout cela est entraîné en grande partie par la révolution numérique que nous connaissons.
La performance, le pilotage, la maîtrise des risques… représentent à ce titre autant d’enjeux auxquels la dématérialisation et l’automatisation des processus répondent directement.
7 entreprises sur 10 ont été victimes de tentatives de fraude en 2019, (dont 54 % concernaient les paiements fournisseurs.)
2020 sera encore une année de lutte contre la fraude pour les DAF et encore plus particulièrement en cette période compliquée de confinement – certains hackers s’attaquent aux entreprises via l’application de visioconférence Zoom…
Dans ce contexte les DAF doivent disposer d’outils capables de détecter les fraudes systématiquement et avant tout paiement, mais aussi sur les documents. Avec la dématérialisation, vient la question de la cybersécurité. C’est pourquoi de nouveaux profils ont vu le jour depuis quelques années et ce, dans la plupart des gros groupes et évidemment des structures gouvernementales et publiques.
La digitalisation de la fonction finance, une préoccupation tangible pour les DAF
Derrière le terme de « digitalisation » se trouvent des dispositifs et des enjeux différents. Les entreprises ne sont pas toutes au même niveau : certaines n’ont pas encore adopté la dématérialisation des factures fournisseurs tandis que d’autres se soucient d’ores et déjà de l’aspect prédictif !
Le pilotage de la performance est l’enjeu principal des DAF en 2020, selon une étude PwC sur les priorités du directeur financier. Un pilotage qu’ils n’imaginent pas sans recourir aux outils digitaux.
De fait, 89 % des directeurs financiers interrogés souhaitent améliorer leurs reportings et tableaux de bord en intégrant la data visualisation.
Et 59 % souhaitent mettre en place des analyses prédictives.
La prédiction ? Une nouvelle forme de digitalisation qui implique des changements de fond, et certainement de repenser une partie de l’organisation.
Quel rôle pour le DAF dans la transformation digitale de l’entreprise ?
Au-delà de la digitalisation de la fonction finance, le DAF a, de manière incontestable, un rôle à jouer dans cette transformation digitale et il occupe une fonction transversale ; il apporte la vision, communique et donne du sens aux différentes parties.
D’un point de vue plus opérationnel, il va s’inscrire comme le garant de la fiabilité des données sur lesquelles les autres directions de l’entreprise et les opérationnels pourraient s’appuyer pour réussir leur transformation digitale.
L’importance de la qualité des données
Si les DAF ne sont pas toujours d’accord sur les enjeux de la digitalisation (productivité versus remise en cause du rôle de la direction administrative et financière), tous se rejoignent sur la nécessité de se soucier de la qualité des données.
Frédéric Huby, vice-président régional de Blackline, explique que « la donnée est le matériau premier de l’intelligence artificielle (IA) « . Sans données de qualité, pas de digitalisation.
» Le concept garbage in, garbage out est, de ce point de vue, essentiel « , insiste pour sa part Sophie Milliot, DAF chez Neopost. Frédéric Huby invite même à aller plus loin : pour lui, » il faut se soucier de la granularité des données pour pouvoir les exploiter correctement « .
C’est bien pour cette raison que certaines entreprises, notamment les ETI et les grands groupes, créent des postes de CDO (Chief Digital Officer). Si on combine les challenges de RGPD, de sécurité et de compréhension de la donnée, ce « nouveau » métier devient central pour que les entreprises tirent leur épingle du jeu.
L’impact sur les équipes
Avec la digitalisation de la fonction finance, de nouvelles fonctions apparaissent… et d’autres disparaissent !
Ainsi, les comptables tels que nous les connaissons vont probablement devoir se réinventer : le rééquilibrage entre la saisie, la construction de rapports et leur analyse avance à grands pas. Demain, ils n’auront plus de saisies à réaliser, mais ils devront effectuer des analyses plus poussées à partir de données entrées automatiquement.
La nouvelle est donc bonne. Rien ne perd, rien ne se créer –
Tout se transforme !
Néanmoins, un des enjeux de la digitalisation de la fonction finance consiste à améliorer l’attractivité de la direction financière, qui a toujours le souci de recruter les meilleurs profils.
Il est fondamental de garder ça à l’esprit.
Ainsi, abordons ces changements d’un bon œil, pour faire monter en compétences les équipes et en sachant s’entourer des meilleurs profils.